Courrier aux
membres du Collectif National
et relais départementaux
de Continuer la CGT
Paris, le 6 Février
2005
Vous avez tous pris
connaissance des débats et décisions du CCN de la CGT du 3 Février dernier au
sujet de la Constitution Européenne.
Certes, il y a une
situation qui marque un tournant susceptible de changer la donne dans le
processus de mutation réformiste de la CGT, outre l’appel à voter NON à la
Constitution.
Dans les réactions
qui ont suivi, d’aucuns ont traduit des éléments d’analyse qui nous
semblent hasardeux quant à la signification du vote majoritaire de rejet du
Traité Constitutionnel.
Pour notre part
(CL-CGT), nous avons besoin d’en faire une analyse beaucoup plus profonde en
posant les vraies questions qui devront être mises en débat pour relever le défi
des dirigeants collaborationnistes confédéraux. Pour beaucoup de camarades,
certes on reconnaît qu’ils se sont (ou ont été) démasqués politiquement,
mais pour autant la partie n’est pas gagnée. Car B. THIBAULT et ses amis Le
DUIGOU, M. DUMAS, JUQUEL, DECAILLON etc.… vont bénéficier d’un soutien
effréné des medias bourgeois pour que l’équipe reste en place et récupère
le choc du CCN. Depuis samedi 5 février, les médias reviennent sur leur choc
émotionnel du jeudi 3 février, en affirmant que B. Thibault, malgré tout,
reste le patron de la CGT. La «couleur» est annoncée !
La direction confédérale
va essayer de jouer sur la confusion de certains militants pour relancer le débat
concernant «la transformation des structures et moyens de fonctionnement de la
CGT». Toutes les déclarations faites par les leaders CGT (THIBAULT et consort)
vont dans le sens de ces préoccupations : «un fossé qui se creuse entre les
orientations adoptées à nos congrès et notre capacité à les faire vivre
face aux évènements …»
Dès mardi 8 février,
nous allons sans doute voir les «forces» ultra réformistes de la Commission
Exécutive confédérale se mettre en selle. Le DUIGOU a montré dans une de ses
dernières déclarations, qu’ils (les réformistes pro constitutionnels européens)
étaient décidés à engager le combat pour atteindre leur but de
transformation de la CGT.
Or, pour que les
forces révolutionnaires de lutte de classe prennent le dessus, il faut une
continuité dans la clarification des problèmes posés :
Ø
Non à la Constitution !
Mais de quelle Europe veut-on ? Or le texte adopté par le CCN du 3 février,
laisse pas mal d’ambiguïtés.
Ø
Non au libéralisme, Non
au réformisme ! Mais de quel syndicalisme veulent les travailleurs, et en
premier lieu les militants qui s’affirment être attachés à la lutte de
classe ?
Ø
Non aux relations de
travail et aux rapports de production dans l’association «Capital Travail» !
Mais alors il faut engager résolument une autre stratégie des luttes ! Comités
de vigilance et de lutte, réhabiliter en tant que concept la grève générale
pouvant déboucher sur la grève politique !
Voilà ce que doivent
nous inspirer les derniers évènements du CCN-CGT du 3 février.
Nous allons devoir réunir
notre Collectif National dans les jours qui viennent.
Une analyse du CCN et
les réactions qui en ont découlé (voire avec la journée du 5 février - qui
n’est pas du tout à la hauteur des enjeux de la situation) est en cours d’élaboration.
La manifestation de
Paris a rassemblé sans doute plus de 50.000 personnes dont les trois quarts du
cortège étaient assurés par la CGT. CL-CGT a diffusé son tract en 5.000
exemplaires grâce à une bonne mobilisation de nos militants de Paris RP (18
camarades). Grâce à notre installation sur le parcours avec la banderole
CL-CGT et une table de documents, notre diffusion a connu un succès inédit de
par le nombre de manifestants venu discuter avec nous, ou venant prendre le
tract (ou plusieurs).
Plusieurs camarades,
venus diffuser pour la première fois, ont été (comme tous d’ailleurs)
enthousiasmés, et décidés à poursuivre le combat.
Bien fraternellement.
Roger Nadaud